Rendez vous était pris en cette fin mars pour un petit groupe de 5 personnes, destination le parc naturel régional du Queyras. Quelques jours avant le séjour, la météo annoncée nous confortait dans notre choix. Mauvais sur le nord des Alpes ! Vite, je confirme les refuges car beaucoup de collègues guides des Alpes du nord envisagent de venir par ici. Malgré tout, notre première journée est annoncée neigeuse et ventée. Rendez vous à 8h30 à Molines Saint Véran pour initialement emprunter les remontées mécaniques afin de grignoter un peu de dénivelée positive le premier jour. Mais le fort vent et les chutes de neige annoncées me font changer de plan. Nous évitons donc les sommets et nous contentons de franchir un col à 2700 m d'altitude.
La montée est l'occasion de commencer à parler du Queyras, de son histoire, de ses habitants, de sa nature, de sa géologie.... Au col, c'est la tempête ! Place à l'action, vite enlever les peaux, les mettre dans la veste au chaud pour préserver la colle du froid et pouvoir les recoller plus tard, descendre vite mais en sécurité vers le fond de vallée. Au final, même en bas c'est la tempête ! Pas moyen de véritablement casser la croûte, on se contente de grignoter et boire chaud (vive le petit thermos!).
Direction le refuge de la Blanche après avoir remis les peaux de phoques. Même si on suit plus ou moins la piste de ski de fond, la tempête et le brouillard nous obligent à rester attentifs et groupés pour arriver à bon port. Nous voilà installés pour 2 nuits à la Blanche, bons petits plats, bières pressions, douches chaudes à 2500 m d'altitude, le top ! Fin de journée consacrée à un long briefing sur la sécurité, nivologie, préparation d'une rando à ski... Vu la tempête à l'extérieur, je reporte l'exercice DVA au lendemain...
Petit déjeuner 7H30, départ quant tout le monde est prêt pour le tour de la tête des Toilies pour 900 m de dénivelée mais pas mal de distance. Une incursion en Italie, l'occasion d'exposer un peu plus l'histoire de la région...
Traces de lièvre variable à quasi 3000 m, qui est il ? Comment fait il pour vivre ici ? Les explications de l'accompagnateur en montagne prend le dessus sur le moniteur de ski...
Passage de 3 cols, on surplombe 2 nouvelles vallées, le val Varaita et la haute Ubaye. A chaque petite pause, les sujets d'échanges sont nombreux entre géologie, faune, histoire, vie du pays …
Parcourir la montagne à ski ne doit plus être simplement une balade récréative avec un maximum de sécurité mais aussi des explications sur le milieu naturel, les habitants et tout ce qui constitue ces vallées.
Les efforts sont mesurés, en rapport aux capacités physiques des participants. Début d’après midi, passage du dernier col et belle descente plein nord vers le refuge. Les consignes de sécurité sont répétées : espacement entre les skieurs, on ne dépasse pas le guide, on attend qu'il fasse signe pour y aller, on ne skie pas à son maximum technique....
Le lendemain, départ pour le refuge Agnel via le col de Chamoissière. Belle pente à skier, plein nord, face à l’emblématique Viso 3841 m. Après une pause rapide au refuge, 2 participants se laissent tenter par la terrasse et le beau soleil. Pour les autres, direction le lac Foréant. Au pied de la Taillante, quelques traces de lagopèdes alpins. Puis c'est la remontée au col Vieux pour descendre au refuge.
Dernière journée, montée à l'antécime du pic Foréant pour descendre plein sud sur le pont de Lariane. On entend les premières marmottes, de sortie depuis quelques jours. Les bulbocodiums, à ne pas confondre avec les crocus, sont là, bien exposés au soleil. Les chocards à bec jaune virevoltent eux aussi sur ces adrets en quête de chaleur printanière. Place au mois d'avril et à encore beaucoup de journées de ski de rando !
